Des doigts découpés trouvés dans un bocal : de la fragilité des informations diffusées

Le 21 septembre 2011, une dépêche de l’AFP largement reprise par la presse rapportait que, l’avant-veille (ou peut-être la veille selon certains journaux), un enfant de 7 ans dont le regard avait été attiré par un bout de couvercle rouge qui sortait vaguement de terre avait déterr&eacut; un bocal en verre (bocal à cornichons selon les uns, pot de confiture selon les autres).  A l'intérieur, des doigts sectionnés (trois selon les uns, quatre selon les autres), parfaitement conservés et présentant toute leur chair. On attribue alors à l’unité de médecine judiciaire d’Evry un premier résultat de l'enquête : les doigts ne sont pas encore nécrosés et ont donc été découpés assez récemment [1].

Les imaginations se sont déchaînées, certains faisant le rapprochement avec la clinique spécialisée dans la chirurgie de la main tout près de là à Longjumeau [2], d'autres y pressentant la présence de la Mafia ... 

En janvier 2013, le site de « ARTICLE 11 » [3] résumait sobrement ces événements. 

Six semaines après, le mystère était dissipé : ces trois doigts étaient ceux d’un menuisier de Chilly-Mazarin, victime d’un accident de travail intervenu plus de trente ans auparavant [4]. Il les avait placés par nostalgie dans un bocal rempli d'alcool et enterré à cet endroit. L’alcool s’était évaporé avec le temps, mais les doigts, eux, étaient restés en très bon état. Les mouvements de terrain avaient fini par faire remonter le bocal à la surface.

Le Parisien, 5 novembre 2011

Certains anciens racontent que l’accident aurait eu lieu en fait dans la résidence secondaire d’un ancien maire, décédé depuis, qui aurait eu la mauvaise habitude d’employer régulièrement les agents des services techniques municipaux. Ce genre de comportement était déjà illégal mais il est vrai qu'il y a plus de quarante ans, il était moins sévèrement sanctionné qu'aujourd'hui.